Digital Art Works. The Challenges of Conservation

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HeK Opening “The Challenges of Conservation”, Basel
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“Raoul Pictor cherche son style…”, 1993 – Computer, Printer, Software – variable dimensions

 

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Opening reception of the upcoming exhibition on January 17, 2013, at 7 pm

With: Herbert W. Franke, Jodi, Nam June Paik, Jeffrey Shaw & others

House of Electronic Arts Basel
Exhibition space:
Oslostrasse 10
Basel / Münchenstein

Office: +41 61 331 5840
Exhibition space: +41 61 283 6050
info@haus-ek.org
www.haus-ek.org
PR: presse@haus-ek.org


 

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Physical / contest – “Face (A)”, 2014 – 2ème Prix ex-aequo

Le second prix ex-aequo du “Raoul Pictor Inc. Geneva art contest 2014” récompense Monsieur Tarramo Broennimann pour sa prise de vue intégrant la composition “Face (A)”, 2014.

La substitution d’une tête par un tableau représentant un visage est un procédé désormais classique de l’usage de la fonction de Réalité Augmentée implémentée dans l’application.

Cette substitution est généralement utilisée avec les styles « Self portrait », « Leak series (E.S.) », « Square Face », « Katz portrait I » et comme dans ce cas « Face (A) ».

L’originalité de l’image proposée réside entre autre par le sujet sur lequel est superposé le portrait. Il s’agit d’une sculpture, une peinture recouvre donc une sculpture, et la sculpture n’est autre qu’une représentation de Frankenstein. Cette sculpture est l’œuvre du collectif d’artistes Genevois Klat. Une combinaison d’auteurs est donc en jeu dans cette image car Frankenstein, créature connue de tous, a été inventé par Mary Shelley en 1818 et écrit à Genève, plus précisément à Cologny.

Sur l’image on perçoit la figure qui avance a grands pas. Sa face est joviale et disproportionnée, heureuse et souriante, il semble venir à notre rencontre. Il semble même dépasser le jeune skater. Les 2 figures, imbriquées par leurs ombres, ainsi que le visage du jeune garçon, peut nous laisser supposer un lien de généalogie.

La structure quadrillée de l’arrière plan du tableau, lequel est posé sur la ligne d’horizon, rappelle les immeubles au loin et nous rappelle également la profession de Tarramo Broennimann, architecte. Le cadre sélectionné (car on peut choisir son cadre dans l’application) forme une réelle fenêtre dans l’image. La couleur ocre, subtilement choisie, est dans le même ton que celle du « Ghorr du Beaujolais » (Granit concassé) qui recouvre le sol de la Plaine de Plainpalais.

Cette image a obtenu, à l’issue du décompte des voix, le deuxième prix (ex-aequo).

“Face (A)”, 2014 – oil on canvas – 40 x 60 cm.

 

T.B. avec le tableau "Face (A)" félicité par un des membres du jury.
T.B. avec le tableau “Face (A)” félicité par un des membres du jury.

 


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Physical / contest – “V-G-RemiX”, 2014 – 2ème Prix ex-aequo

Le second prix ex-aequo du “Raoul Pictor Inc. Geneva art contest 2014” récompense Madame Selena Savic pour sa prise de vue intégrant la composition “V-G-RemiX”, 2014.

Le style « V-G-RemiX » est un remix du tableau de la «Chambre de Van Gogh à Arles», peinture datant de 1888.

La peinture est intégrée dans l’ambiance du Café Remor derrière les vitres duquel on peut voir une image de style vaguement Art-Nouveau, style apparu en 1890 année de la mort du maître Néerlandais.

La composition photographique est structurée par une division de sa surface par un subtil jeux de lignes horizontales et verticales, ainsi que des cadres et des formes élémentaires. Nous pouvons constater que cette division se retrouve d’ailleurs dans le tableau même, ainsi que les cadres que l’on retrouve également sur les murs de la chambre peinte.

Le sujet de l’image, de type Art-Nouveau, accrochée derrière la vitrine paraît être en correspondance avec la chambre. Cette mise en scène de la composition «V-G-RemiX» semble donc nous raconter les différents momentums d’une rencontre.

Sur cette illustration on voit la présence de 2 personnages (seuls protagonistes humains présent dans l’image et représentés dans un café), un homme qui parle à une femme pendant que cette dernière mange un Hamburger maison. Cette scène est exposée derrière une porte de verre, porte transparente mais verrouillée par une poignée manquante, scène dont la couleur est similaire à celle du lit, vide, représenté dans tableau. Nous aimerions glisser un oeil dans la serrure de la porte afin d’y découvrir l’intimité d’une chambre, ce qui serait absurde étant donné que la porte est déjà en verre.

Rappelons également que la partie inférieure du tableau est hors-champ, non visible et que c’est le tableau réel qui nous permet de voir enfin le tout.

Cette image a obtenu, à l’issue du décompte des voix, le deuxième prix (ex-aequo).

 

 

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Physical / contest – “Cercle, triangle et carré (feat. Sengai Gibon)”, 2014 – Premier Prix

Le premier prix du “Raoul Pictor mega painter Geneva art contest 2014” récompense Monsieur Philippe Ehinger pour sa prise de vue intégrant la composition “Cercle, triangle et carré (feat. Sengai Gibon)”, 2014.

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La composition abstraite, placée en haut à droite de la photographie, masque un objet métallique, appendice technique, excroissance mystérieuse, saillant de la gauche du tableau.

A son sommet, la composition frôle la limite de l’image, créant un liseré horizontal, légèrement parasite, qui nous indique que l’on voit la totalité du tableau. En dessous, une structure noire semble vouloir s’inscrire dans la toile en s’approchant des éléments picturaux y figurant. L’ensemble repose sur le fond gris d’une moquette, le tableau n’est donc pas accroché sur un mur.

Remarquons l’image qui est coupée, dans son coin inférieur gauche, par un triangle blanc. Ce vide triangulaire, est lui, justement un mur, blanc, invisible. Il semble en correspondance, tel le Ying avec le Yang, avec la forme d’une ombre, triangulaire également, disposée symétriquement, tel un miroir sombre, et dont on ne peut deviner l’origine. Ce mur a-t-il disparu ou est il seulement invisible? Questionne-t-il l’utilité des surfaces verticales qui nous entourent? Tend-il à prouver que les mondes virtuels peuvent s’en passer?

Les fragments d’objets de cette partition énigmatique résonnent particulièrement bien avec les formes tracées dans la composition immatérielle et semblent en être leur écho physique.

Cette composition singulière à convaincu le jury d’attribuer le premier prix à son auteur.

 

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Physical “Melting pot”, 2014

“Melting pot” title belongs to the “Freedom expression global mix” style.
All the elements stored in the various styles can be used to build the composition. That means that this style changes depending on which styles are currently in use in the app.
In the current composition, elements from the “V-G-RemiX”, “Hazardous Arty”, “Face (A)”, “CompoCity one”, “Walls are talking”, “Simply clouds” (and maybe others) can be seen.

The first AR view was taken in the studio and the second one in the flea market in Plainpalais (Geneva) on the stand of Patrick.

Three oil paintings have been painted, 2 of the size of 20×30 cm. and one of 40×60 cm.

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“Melting pot”, 2014 (version A)
Oil on canvas, 20 x 30 cm.

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“Melting pot”, 2014 (version B)
Oil on canvas, 20 x 30 cm.


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 “Melting pot”, 2014
Oil on canvas, 40 x 60 cm.

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“Melting pot”, 2014 (detail)
Oil on canvas, 40 x 60 cm.


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Titles list of the “Freedom expression global mix” style:

static NSString *mixedTitles[] = {@”\”Chaotic Pot-pourri\””, @”\”Russian Salad\””, @”\”Tutti-frutti mix\””, @”\”Melting pot\””, @”\”Untitled\””, @”\”Birchermuesli Type\””, @”\”Stylish Bastard\””, @”\”Random debris\””, @”\”Error manifesto\””, @”\”Five Seasons\””, @”\”Dysfunkt Chaosmix\””, @”\”Metistyled composition\””, @”\”World War II & I\””, @”\”Disorder generator\””};


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F. Y. Morin – Une journée dans la vie de Raoul Pictor [cat.], 1994

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Raoul Pictor cherche son style… (v.1), 1993 – computer device, printer, software – dimensions variables

Réveillé par l’activation d’une horloge interne, Raoul n’a nul besoin de se lever, il apparaît morceau après morceau, tel un fantôme, dans la pièce qui lui sert d’atelier. Pendant quelques courts instants, insuffisamment assuré de son identité personnelle, il s’oublie dans les choses, se trouve emmêlé dans le trapèze au vert éclatant de la moquette ou happé, en partie, par le dessin aux barres de couleur verticales qui schématise une bibliothèque.

Dès qu’il se sent un peu mieux lui-même, Raoul commence à s’adonner avec ferveur à sa principale activité: marcher. Cet exercice ne constitue pas un but en soi, il signale la perplexité de l’artiste. Béret vissé sur le crâne, affublé d’une blouse grise dans le dos de laquelle il a pour habitude de croiser ses mains, Raoul expérimente l’espace de l’atelier avec une touchante maladresse. C’est au moment de changer de direction qu’il semble éprouver le plus de difficultés… n’est-ce pas qu’il s’affronte alors à une aporie spatiale: comment s’orienter dans la profondeur illusoire d’un plan? Métaphore du problème auquel s’est toujours confrontée la peinture, la déambulation de Raoul n’a plus pour vertu de prouver le mouvement par l’exercice mais bien d’affirmer la possibilité de la représentation. Peintre, – Pictor – Raoul l’est tout d’abord par sa démarche, préambule obligé de son art.

Pour se reposer de ses graves préoccupations, le peintre a l’habitude de jouer du piano. Il prend aussi des pauses en s’abandonnant au confort un peu fruste d’un fauteuil niché dans un angle de la pièce, situation privilégiée pour qui prétend scruter l’orthogonalité du monde phénoménal. Ensuite, Raoul peint vite, avec une ferveur inquiète, dans l’urgence de fixer, avant qu’il ne lui échappe, le résultat de méditations longuement ruminées durant ses va-et-vient. Artiste d’atelier, son modèle est mental. Nulle image, vignette pittoresque ou vision sublime, ne vient troubler sa claire conscience des rapports. La toile achevée à grands coups de brosse, après force gesticulations, l’artiste la prend à bras-le-corps et quitte avec elle la pièce par une étroite fente noire; laquelle fente, si l’on accorde quelque crédit au code perspectif que nous a légué la Renaissance, symbolise une ouverture rectangulaire au format d’une porte.

A noter: nous ne savons rien de l’œuvre qui vient d’être achevée puisqu’elle était posée de dos sur le chevalet qui occupe le centre de l’atelier et que l’artiste s’en est saisi, une fois terminée, sans la retourner. Pour l’heure, Raoul, revenu à son état électrique primordial, lié à sa création si intimement que plus rien ne les distingue l’un de l’autre, Raoul privé de surface, Raoul l’algorithme circule dans le réseau des câbles, à cheval sur l’interface qui relie imprimante et ordinateur. De son activité sans représentation naît une image: jeu d’encres colorées obtenu par la réunion dans un format paysage d’une sélection aléatoire d’éléments emmagasinés dans la mémoire d’un programme. Signée, datée et numérotée, l’œuvre actualise un des termes de l’ensemble des probabilités à quoi se résume, pour finir, l’élan créateur de Raoul. Dès lors quelques questions se font pressantes:

L’expression “Raoul Pictor cherche son style…” signifie-t-elle qu’il l’aura trouvé lorsque, la musique du hasard s’étant tue, il aura épuisé toutes les combinaisons possibles – à savoir, plusieurs milliards, sans doute – à partir des données limitées de sa mémoire? Dans cette hypothèse, si Raoul continue à produire, il ne pourra plus que se plagier lui-même. Faut-il voir là une forme de radotage ou bien considérer plutôt qu’il nous donne une magnifique leçon sur les mécanismes mystérieux qui font agir les artistes? œuvre d’art, quelle que soit sa forme, quelque matériau qu’elle emprunte pour incarner cette forme, n’est-elle pas fondamentalement dépourvue d’originalité? Au public enthousiaste qui applaudit la nouveauté radicale faute de reconnaître, sous l’éclat trompeur de son actualité, une réorganisation habile ou inspirée du même, Raoul oppose une conception moins idéaliste de la création. Qu’après x années de son inlassable labeur, il commence à peindre des toiles déjà une fois sorties de son atelier, on ne peut raisonnablement le lui reprocher puisqu’au regard de sa mémoire achevée, son œuvre complet existe, au moins potentiellement, avant même qu’il ait préparé sa palette. Une peinture qui sort de l’imprimante est donc, de fait, toujours une copie. En quoi le fait d’être la première constituerait-il un statut privilégié? Quelle légitimité ontologique particulière pourrait-on lui accorder qui interdise qu’une seconde puis une troisième copie, et ainsi de suite, soient à leur tour produites? A la question qui inaugurait ce chapitre d’interrogations, on fera écho par celle-ci, qui ne prétend pas le clore: Est-ce donc qu’à la différence de beaucoup, qui un jour ont cru trouver, Raoul, scrutant le corpus immense mais fini de ce qu’il a à exprimer, cherche encore?

F. Y. MORIN